La Maison Roumaine est profondément attristée par le décès prématuré, le 13 septembre 2020, du professeur Bernard Debré, membre d’honneur de l’association. Brillante personnalité d’une profonde générosité, grand professeur et serviteur de l’Etat, il l’a soutenue comme il a soutenu le peuple roumain dans son ensemble lors du combat contre le communisme et pour les grandes valeurs européennes et universelles.
Bernard Debré est né le 30 septembre 1944 à Toulouse, fils de Michel Debré, le premier chef de gouvernement de la Ve République qui a contribué de façon décisive à la rédaction de la Constitution de celle-ci et petit-fils du professeur Robert Debré le grand pédiatre. Il suit la tradition familiale pour devenir lui-même, un grand professeur à Paris, chef du service d’urologie à l’hôpital Cochin, et un généreux homme politique défenseur et promoteur des valeurs dans lesquelles il croyait profondément. Il était au service de l’Etat mais surtout à celui des hommes, de ceux qui en avaient le plus besoin. Bernard Debré fut député d’Indre-et-Loire de 1986 à 1994 et de Paris de 2004 à 2017. Il fut aussi de novembre 1994 à mai 1995 ministre de la Coopération dans le gouvernement dirigé par Edouard Balladur.
J’ai eu l’honneur et la chance de connaitre le professeur B. Debré et le meilleur hommage que je puisse lui apporter est de rappeler les circonstances que je connais personnellement lors desquelles la manière simple et directe de son comportement, sa bienveillance et sa disponibilité, sa gentillesse et sa délicatesse, se sont révélées.
Je l’ai connu dans la deuxième moitié des années 1980 quand il a soutenu les associations de l’exil roumain de Paris, engagées dans la lutte contre le communisme, notamment la filiale française de l’UMRL (Union Mondiale des Roumains Libres) et des associations d’aide médicale en Roumanie, comme celle créée par Mme le dr. Rodica Ivanov pour les malades du cancer.
Dès janvier 1990 B. Debré s’est déplacé à Bucarest où il a rencontré Corneliu Coposu, le président du PNTCD (le parti chrétien-démocrate roumain) qui avait passé 17 ans dans les geôles communistes. Il a contribué ensuite efficacement à la réussite de la première visite à l’étranger, à Paris, fin février de cette année, d’une délégation du PNTCD conduite par celui-ci. Dans l’organisation de cette visite l’association ADER (Action pour la Démocratie en Roumanie) filiale du PNTCD en France a pleinement bénéficié des conseils et de l’aide du prof. Debré qui a eu plusieurs initiatives et a œuvré pour leurs réalisations. Il s’agit d’un contrôle médical complet du Président du PNTCD fait à l’hôpital Cochin et d’une conférence de presse qui a eu lieu dans une salle de l’Assemblée Nationale à Paris.
C’est encore B. Debré qui a convaincu son parti, le RPR, d’offrir au PNTCD une station de radio nécessaire pour la campagne électorale du printemps 1990 et a contribué également à la mise en place d’une présence (pendant plus d’un mois) de députés RPR à Bucarest, au siège du PNTCD, afin de surveiller le bon déroulement de celle-ci. Il a été aussi parmi les signataires des différentes protestations contre le déroulement incorrect de cette campagne et les violences et assassinats patronnés par le président Ion Iliescu lors des descentes des mineurs, notamment celle de juin 1990.
Au début de l’année 1991 le professeur Bernard Debré a répondu positivement à ma demande d’accepter la présidence de l’association SUFR (Solidarité Universitaire France – Roumanie) que j’avais été mandaté, de créer en France, par le président de la Solidarité Universitaire de Roumanie, le professeur Emil Constantinescu. Cette association a été très active pendant une dizaine d’années et le rôle du professeur B. Debré de première importance ; j’étais le secrétaire général et je garde un souvenir ému de cette collaboration et lui porte une grande reconnaissance.
Je rappelle aussi l’aide qu’il apporta à l’association « Solidarité enfance Roumanie » créée et présidée par le dr. Dan Adrian Michaloux qui dans les années 1995 – 97 a œuvré activement sous diverses formes pour l’amélioration de la santé des enfants de Roumanie.
C’est encore grâce au député B. Debré qu’une exposition rendant hommage aux victimes du communisme en l’Europe de l’Est, organisée par « l’Association pour la Fondation Mémorial Sighet » présidée par Mme Maria Bratianu, avec Mme Anca Lemaire secrétaire général, a pu avoir lieu du 17 au 27 octobre 2007 à la Mairie du 16e arr. de Paris sous le haut patronage et en présence du Maire Pierre-Christian Taittinger (ancien ministre, ancien sénateur), Bernard Debré (ancien ministre, député), Claude Goasguen (ancien ministre, député), Alexandre Herlea (ancien ministre de Roumanie).
Je rappelle que Le Mémorial des Victimes du Communisme et de la Résistance de Sighet est le premier mémorial des victimes du communisme au monde, fondé en 1993 et nominalisé en 1998, par le Conseil de l’Europe, parmi les trois premiers lieux de la mémoire européenne, aux côtés du Mémorial d’Auschwitz et du Mémorial de la Paix de Caen.
L’association La Maison Roumaine prie les membres de la famille Debré de recevoir ses plus sincères condoléances.
Alexandre Herlea
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Etichete: comunicat, deces, deces Bernard Debre, La Maison Roumaine
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