Votre Eminence, Métropolite Michel Laroche,
Pères Petru, Hervé, Séraphin et Stefan Urda
Madame Daniela Urda, famille Suciu, Filip Urda
Honorable assistance,
Nous voici réunis ici pour rendre un dernier hommage au Père Vasile Urda qui fut le Pasteur et confesseur respecté d’une partie importante de la communauté des Roumains en France et un Enseignant – Formateur très apprécié à l’Institut ARITAS, comme le prouve la présence ici de ses élèves.
Je prends la parole devant vous en tant que président de l’association La Maison Roumaine, dont le Père Vasile Urda a été un de ses membres les plus aimés et respectés. Je ne l’ai connu que tardivement bien après son arrivée en France et seulement en tant que prêtre et non pas en tant qu’homme d’action et d’initiative, d’enseignant, de professeur de lettres classiques et d’histoire de l’empire Byzantin comme le précise son CV.
Je l’ai connu grâce à Remus Radina et Cicerone Ioniţoiu, deux figures mythiques de l’exil roumain en France qui l’ont choisi pour célébrer le service religieux lors des cérémonies de commémoration de ceux qui ont lutté contre le totalitarisme communiste et se sont sacrifiés pour la défense de la liberté et des droits de l’homme, de la dignité humaine. Ces commémorations se déroulent annuellement et ont lieu au monument érigé dans ce but ici, au cimetière Montmartre, sur lequel est écrit : « Aux Roumains tombés pour Dieu et la Démocratie ». Il a été réalisé, en 1990, par les soins et les efforts de R. Radina et C. Ioniţoiu. Le fait que le Père Urda est enterré dans ce cimetière m’apparait comme un symbole et souligne son engagement pour la défense des valeurs pour lesquelles ce monument a été érigé.
Il nous quitte d’une manière inattendue et brutale, à un âge relativement jeune, laissant un grand vide que nous ne comblerons jamais dans nos cœurs et très difficilement ailleurs. Notre association, La Maison Roumaine, sera particulièrement touche par son absence qui intervienne peu d’années après celle du Prêtre Constantin Stoica avec lequel il a souvent servi. J’ai parlé, pour la dernière fois, avec le Prêtre Vasile Urda il y a moins de 3 semaines pour le prier de faire cette année, comme d’habitude, le service religieux lors de la commémoration des victimes du communisme qui a lieu toujours le jour de l’Ascension d’après le calendrier orthodoxe, jour des héros. Le 6 juin cette année. Il m’a fait part de son désir de le faire en me disant qu’il espère, jusqu’à lors, dépasser un problème de santé, sans vouloir donner d’autres détails sur le mal dont il souffrait.
J’ai été toujours impressionné par la discrétion, la bienveillance, l’équilibre, l’optimisme et la générosité avec lesquelles le Prêtre Urda répondait à toutes les sollicitations. Ses services lors des cérémonies religieuses, notamment celles au monument des victimes du communisme du cimetière Montmartre, ou celles d’enterrement des membres de la Maison Roumaine auxquelles j’ai assisté, étaient d’une grande distinction et d’une haute tenue.
Il appartient à une génération qui a été touché de plein fouet dans sa jeunesse par les horreurs du communisme et ensuite par les énormes difficultés rencontrées lors de la période dite de transition. Elles se sont ajoutées à celles auxquelles tout être humain est soumis dans sa vie, en commençant par la maladie et les accidents de différents ordres. Mais le Prêtre Vasile Urda a su les vaincre et les dépasser.
Comme je ne l’ai connu qu’assez peu et comme j’ai reçu les informations sur sa vie grâce à une lettre du Père Stefan Urda, le frère de Vasile, je préfère donner lecture à la traduction de celle-ci. La voici :
« Vasile Urda est né le 14 mars 1955 à Viseu de Sus dans la famille de Ștefan și Anuța Urda.
Son père était un intellectuel très croyant et profondément attaché aux valeurs religieuses et morales. Il a passé sa première année dans la maison familiale située dans la commune Ieud, au milieu de la vallée d’Iza, dans le Maramurés. En 1956, en raison de la collectivisation de l’agriculture, la famille composée des parents et de leurs sept enfants (dont il était le cadet) a déménagé à Arad, et ensuite à Curtici.
A l’âge du jardin d’enfants, il a été confié à sa tante Ileana Karpinski, la sœur de son père qui vivait à Satu Mare. Ici il a suivi l’école primaire en langue allemande. En 1963, toute la famille y a déménagé. A la fin des études générales, il est parti, en compagnie de ses parents à Rohia, où son père avait décidé de s’installer. Ce dernier a fait ce choix pour être près du supérieur du monastère, le futur Archevèque du Maramurès, Justinian Chira, son père spirituel, et aussi près de grandes personnalités, telles Nicolae Steinhard ou Ioan Alexandru. Après le départ du supérieur Justinian à Cluj, les parents de Vasile Urda ont été appelés par le supérieur Veniamin au Monastère Caldurasuni, pour que son père s’occupe de la comptabilité du monastère.
Dans ce temps-là, Vasile qui a passé 2 ans dans ce monastère, bien que très jeune, pensait déjà à la vie monastique. Il s’est inscrit au Séminaire théologique de Bucarest, où il a eu des professeurs de grande valeur, tel que le Prêtre Gheorge Calciu. Après la fin de son séminaire, il a passé un an comme guide au musée du monastère. Il s’est marié en 1979 avec Julieta Ioan, il a été ordonné et nommé prêtre à Magureni, ensuite à Sarulesti, où il a rempli cette tâche jusqu’en 1990. Il a eu 3 enfants : Emanuel, Ana et Filip. Un ménage troublé qui a cessé.
Au cours de la période 1989 – 1990, il se retrouve au milieu de la Place de l’Université, où il a parlé depuis le célèbre « balcon », après quoi, traqué et découragé, il a décidé de quitter le pays et de commencer une nouvelle vie à Paris, aux côtés de Daniela. Ils se sont mariés et ont réalisé ensemble de belles choses qui les ont liés l’un a l’autre définitivement jusqu’à son dernier souffle.
Au plan ecclésiastique, après une expérience malheureuse à l’église Jean de Beauvais de Paris, il a effectué ses services religieux à l’église de Monseigneur Michel Laroche qui l’a apprécié et lui a conféré les plus hautes dignités sacerdotales. Il a soutenu la communauté roumaine de Paris et a eu de nombreux proches et amis, dont certains sont parmi nous ce jour. Il les remercie tous, il demande pardon à ceux qu’il a pu blesser.
Il dit au revoir à tous, avec l’espoir de les revoir dans l’empire céleste. »
En sachant que d’autres informations, accompagnées d’un montage photo, sur la vie, l’activité et les réalisations du Professeur et Prêtre Vasile Urda seront données lors de la réception organisée par la famille Urda à l’hôtel Mercure, je vais terminer mon propos en disant : Paix à son Ame, que le Bon Dieu le reçoive dans son Empire.
Dumnezeu sa-l odihnească în Împărăţia Sa !
Alexandru Herlea
Paris, 29 mai 2019
Etichete: Alexandru Herlea, înmormântare, înmormântare Vasile Urda, cuvântare, deces, deces Vasile Urda, La Maison Roumaine
iunie 3, 2019 la 2:34 PM |
[…] Seule la vérité vous rendra libre « Cuvântare la înmormântarea Părintelui Vasile Urda […]
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